avril 2012
Yasmine Eid-Sabbagh
L’un des projets de recherche sur lesquels j’ai travaillé à Ouessant est issu d’un long séjour que j’ai fait à Burj al-Shamali, un camp de réfugiés palestiniens au sud-est de Tyre, au sud du Liban, où j’ai vécu entre 2006 et 2011, et où je travaille depuis dix ans.
Au cours de cette période, j’ai constitué — le plus souvent en collaboration avec les résidents du camp — une archive importante de photographies, de vidéos, en d’enregistrements audio.
Le but de mon projet de recherche est d’explorer la façon dont le conflit dans un dialogue qui constitue le processus de collection d’images peut permettre de trouver des nouvelles formes de (non)-visualisation de ces images, au sens où elles font l’objet d’un attachement affectif et privé d’un coté, mais en même temps sont les rares documents qui témoignent d’une histoire autrement inexistant, celle du camp de réfugiés Palestiniens de Burj al-Shamali. Cette question est mise en rapport à la pratique de la photographie, du point de vue de sa production, de sa perception et de son usage.
Enfin avec le collectif informel Sahra Occidentale, con poche immagini,composé d’artistes, intellectuels, et activistes, nous avons organisé une rencontre avec les habitants d’Ouessant autour de la publication Necessità dei Volti, Necessità dei volti est le résultat de la réflexion sur les photographies d’un archive involontaire constituée dans le désert de l’Hamada durant les années de conflit au Sahara Occidental, et conservé dans le Musée de la Guerre, dans la région de Tindouf en Algérie.
Yasmine Eid-Sabbagh